Mine de rien

une exposition de Sylvain Lamy, photographies par Julien Von Duigou

Mine de rien se perd, se crée – enfin, se crayon, bref, se transforme sans arrêt. L’éponyme mine s’évade de l’affiche, dévoilant le volute de son copeau ; entier, le crayon se perle en rideau, se montre en gamme décroissante, peu à peu diminué ou invite à l’épuiser. Mais dans ces constantes mutations, (mine de) rien ne disparaît vraiment : dans une approche totale du graphite design, Sylvain Lamy fait feu de tout bois, conserve et collecte, travaille et expose le moindre élément. Et ainsi, dans un tango tendu entre absence et présence, entre obsession et jeu, entre montrer et faire, le dessin est une mine évanouie, l’affiche un papier lové, le crayon autant un moyen qu’une fin, signe, objet, porte d’entrée, motif à répéter, tailler, éreinter – avant de recommencer.